Résultats Concours 5ans !

Mon entrée dans le bâtiment n'est pas passé inaperçue. Des va-et-vient d'employés m'ont accueillis. Ils étaient tous habillés en noir, des pieds à la tête. La seule nuance de couleur était le rouge, peut être pour rappeler leur métier. Je n'aurais vraiment pas du opter pour une chemise blanche, impossible qu'on ne me remarque pas. Je me suis avancé jusqu'à l'accueil, gêné par les regards que certaines personnes me lançait. J'étais l'intrus, mais bientôt, j'appartiendrais à cette grande famille. La secrétaire assise derrière le comptoir de l'accueil m'adressa alors la parole :
" C'est pourquoi jeune homme ?"
Elle était plutôt jolie, et avait l'air gentille, mais dans cet endroit, il faut se méfier des apparences.
" - Bonjour, j'ai un entretien avec l'un des grands patrons de la ville dans 10 minutes. C'est pour une demande d'emploi.
- Bien, il vous recevra dans la salle de réunion N°6, elle se trouve au sixième étage. Pour les escaliers prenez la sixième porte à ma droite. Puis prenez la quatrième porte à droite, vous arriverez dans une salle, prenez la porte au fo... ...et enfin prenez la porte à gauche et vous serez arrivé à la salle ! Vous avez tout compris ?
- Euh, je crois...
- Bien, déguerpissez maintenant, votre chemise me fait mal aux yeux et j'ai un travail à finir."
A sa demande plutôt catégorique, je suis parti, je ne voulait énerver personne. J'ai suivit ses consignes, ou du moins celle que j'avais encore à l'esprit. Du coin de l’œil, je l'ai vu reprendre son activité : elle lançait des fléchettes qui atteignirent tous sur le centre de la cible.

Le bâtiment était plus grand que je ne le pensais, il m'a fallut à peine un quart d'heure pour me perdre. Sur mon chemin, je suis tombé sur deux hôtesses de l'air qui discutaient de leur prochain vol. J'ai voulu demander de l'aide, mais elles m'ont complètement ignoré. Elles préféraient parler du voyage qui avait lieu dans moins de 30 minutes, leur parachute à la main. Un peu plus loin, c'est sur un corps encore chaud que je suis tombé. A côté, un journaliste, un chapeau sur la tête, calepin à la main, regardait la victime d'un air narquois. Il s'adressa à moi :
" Il a voulu se renseigner sur l'identité de M.X, l'idiot ! Oh bien sûr, il a commencé à trouver quelques informations et il a voulu en faire un article dans la gazette du doute. J'ai du, par conséquent, le supprimer."
En effet, sa mort était due à la présence d'un stylo-plume au plein milieu de la gorge !
" - Notre objectif est de cacher la vérité et de semer le trouble. En aucun cas, nos articles ne peuvent décrire la réalité, vous m'avez bien compris !
- Pas de problème, connaître la vérité ne m'intéresse pas. "
Je commençais à comprendre cet endroit. Ici, la normalité n'existe pas, on vit pour la mort. Tuer est naturel pour ces personnes et je commence à me plaire ici.
Le journaliste a été assez gentil pour me montrer la mauvaise direction, que j'ai fait semblant de suivre jusqu'à que je disparaisse de son champ de vue.

Plus loin, un ascenseur m'attendait, je ne me rappelais pas de cela dans les consignes de la secrétaire, mais ça n'avait plus d'importance, j'ai décidé de le prendre. A l'intérieur, une centaine de bouton se sont présentés à moi, sans aucun numéro. J'ai appuyé sur l'un d'eux au hasard. Une vielle femme encapuchonnée était assise dans un coin. Ses yeux aveugles me regardaient sans vraiment me voir. Elle savait juste que j'étais là :
" La débilité peut être un défaut, sauf quand il s'agit de tuer !"
Je fus surpris par sa voix, à la fois rauque et douce. Une sorte d'écho suivait chacune des paroles. Trop abasourdi, je n'ai rien répondu.
La porte de l'ascenseur s'est ouverte, la vieille femme s'en alla laissant place à une jeune femme portant un balai et un seau rempli de sang.
" - Vous descendez à quel endroit ? me demanda-t-elle, gentiment.
- Au sixième étage, j'ai un entretien avec l'un des patrons de la ville !"
Cette phrase déclencha un flot de paroles ininterrompue :
"- Ah, vous êtes le nouveau ! Enchanté, je suis une des femmes de ménage, celle qui s'occupe de nettoyer les lieux après le massacre ! Ravi de vous rencontrer, ne vous inquiétez pas, les patrons sont gentils si nous avons une quelconque utilité dans leur travail. Si vous vous poser des questions à propos de la vieille femme, je peux vous répondre ! En fait, tout le monde la déteste un peu... Son travail, c'est un peu le contraire de la plupart de ceux des autres. Elle aide les lapins en quelque sorte. Elle voit sans voir. J'aurais pensé qu'elle aurait été viré depuis longtemps, mais ce qu'elle donne à son complice chez les lapins ne sert pas souvent... Ces prédictions sont souvent incompréhensibles, du coup, le Loupin meurt la plupart du temps, avant d'avoir pu comprendre une seule chose. Je pense que c'est pour ça que les patrons l'ont gardée. Un signe d'espoir qui n'en est pas ! Ah tiens, voilà, vous êtes arrivé. A bientôt !"
Elle me poussa à l'extérieur de l'ascenseur, et avant d'avoir le temps de lui répondre, l'ascenseur était déjà reparti.

La salle N°6 était juste derrière moi.
L'entretien s'est plutôt bien passé, en fait le seul défaut c'était ma chemise ! Mon expérience m'a beaucoup aidé aussi. Quand il a vu que j'avais tué tout un groupe de joueurs sans être une seule fois suspecté, même quand on était plus que deux, il a tout de suite compris que j'aimais manipuler. Bien sûr, je n'étais pas directement en face du patron, seul un écran était devant moi, pour plus de sécurité... Mais c'était déjà un honneur de sentir la présence d'un grand homme comme lui !

C'était ma première journée dans la plus incroyable des entreprises. Aujourd'hui, je travaille à plein temps dans l'entreprise Rabbit Doubt (SA). Les décors des massacres, le choix des lieux où ils se déroulent, c'est mon boulot. Faire découvrir de nouvelles cultures est aussi notre but !

wolfmanga89
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